Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

Cav € 'OUUMRSS. 13 Voyez-vous ce géant à la tête difforme, Que soutient avec peine un socle chancelant ?

Sur Ini souffle Borée, et la statue énorme Tombe sous son poids accablant.

Dans Byzance et dans Rome ainsi périt la gloire De ces soldats heureux qu’on nommoït empereurs, Ainsi tombent les noms qu’au temple de Mémoire,

A gravés la main des flatteurs.

La gloire véritable est telle qu’un vieux hêtre Qui couvre un sol fécond de ses vastes rameaux : La fausse est une fleur qui s’empresse de naître,

Et de mourir sur les tombeañx.

Si l’une te conduit au fond du précipice, Semblable aux feux trompeurs qu’allame un soir d'été; Mortel, l’autre à tes vœux divinité propice, Te mène à l’immortalité.

Caméléon léger, la gloire vaine et folle, Se repaît d'air, de vent, d’hommages superflus : Sa rivale abjurant tout aliment frivole, Ne se nourrit que de vertus.

C’est toi que j'en atteste, illustre Thémistocle ;” Esclave des plaisirs et du dieu des amans;' Aux festins, dans les bals, au temple de Te : Tu passois tes jeunes momens.

Tu vivois au milieu de la plus folle ivresse: Miltiade triomphe aux champs de Marathon: L’ami des voluptés les fuit pour la sagesse,

Et devient un autre Platon.