Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

CIVIQUES. 97

L’hypocrisie au regard louche

Jamais n’approche de son cœur ;

Le sourire de la candeur Sans effort, sans contrainie épanouit sa bonche.

Quand le mensonge est en crédit, Elle offre à tous les yeux son ame toute nue. L’auguste vérité vous est-elle connue ?

Elle répond : C’est ce qu’on dit.

Sans craindre de la mettre en fuite Le vice heureux peut l’approcher, Ne sachant que lui reprocher De ses adorateurs elle augmente la suite. Le subtil venin qu’il répand, Sans infecter son cœur pénètre son oreille; Tel autour du berceau d’un enfant qui sommeille Erre un effroyable serpent.

Au-dessus de la vertu même L’Innocence peut se placer ; Le ciel pour la récompenser Lui décerne des dieux le brillant diadême. Pour ne pas tomber dans l'erreur Elle n’a pas besoin d’inyoquer la prudence ; Elle ne prévoit rien, ce n’est plus l’Innocente Dès qu’elle connoît la pudeur.