Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

CIVIQUES.

Est-il opprimé ? tous ses feux Renaissent de leur cendre :

Le mortel le plus malheureux Est encor le plus tendre.

C’est pour lui que dans les forêts Soupire Philomèle;

Pour lui que s’exhale en regrets L’aimable tourterelle :

Pour lui du zéphyr embaumé Plus doux est le murmure;

Pour lui tout est plus animé Dans toute la nature.

Le bonheur ignora toujours Ces tendres rêveries

Que fait éclorre dans son cours Le ruisseau des prairies.

Le malheur jouit des instans Que perd lame stupide;

Le malheur, des aïles du temps Tranche la plus rapide,

Heureux, connûtes-vous jamais Le plaisir de l'attente ;

Plaisir si doux, si plein d’attraits Pour l’ame impatiente ?

Non, non, et tout cœur généreux Plaint votre destinée;

Ce n’est que pour les malheureux Que Pespérance est née.

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