Le Royaume de Monténégro : avec une carte

COMMERCE, INDUSTRIE, AGRICULTURE 75

payer au fisc des droits élevés; puis, avec l'argent que lui verse son acheteur, il fait le plus souvent l'acquisition de produits autrichiens largement imposés au Monténégro, si bien que tous ces droits d'entrée ont absorbé en fin de compte la plus grande partie de son bénéfice.

Il n'y a, au Monténégro, qu’un seul négociant en gros qui s’occupe presque exclusivement de l'importation et de l'exportation des peaux. Il est de nationalité anglaise, et son établissement est à Podgoritza.

A Nikschich, se trouvent deux brasseries dirigées par des Monténégrins, et qui produisent d'assez bonne bière. Les autres petites affaires se traitent en boutiques. L'industrie familiale est presque nulle : elle se borne à la fabrication de sandales et de vêtements. Sans importance également est l'industrie agricole. Quant à l'élevage du bétail, lui aussi a diminué d'importance. Autrefois certains propriétaires entretenaient de grands troupeaux; à présent bien peu de paysans possèdent plus de 10 vaches ou 100 moutons : ce sont les gros éleveurs d'aujourd'hui.

Le labourage des champs y est toujours primitif; les charrues métalliques y sont rares et le paysan se contente de son « ralo », morceau de bois recourbé et pointu.

Les meilleures terres sont, du reste, la possession des familles riches qui, pas plus que les paysans, ne songent à les rendre productives. Le Monténégro doit beaucoup à un Vénitien, du nom de Volpi. C'est à ses efforts qu'on doit la création d’un service de vapeurs régulier entre Antivari et Bari, la construction du chemin de fer d'Antivari à Virbazar, la navigation à vapeur sur le lac de Scutari, la régie des tabacs et plusieurs autres institutions utiles.

Antivari est l'unique port de mer monténégrin, Dulcigno, trop isolé, ne pouvant avoir aucune importance. Antivari est un port libre, qu’une voie ferrée unit à Virbazar, ville située sur le lac de Scutari. C’est un chemin de fer à voie étroite, d’une longueur de 40 kilomètres et qui suit une route accidentée et aux courbes multiples; lés frais de transport sont donc relativement élevés. Arrivées à Virbazar, les marchandises sont transbordées dans de petites embarcations, qui les portent à Rieka et à Plaw-