Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols
— 33 Cardinal Lambruschini, de le sonder encore sur cette importante question. Malheureusement une indisposition assez grave, dont est pris Monseigneur ‘Capaccini (1) depuis une quinzaine de jours, nous prive de son concours. Mais j'espère trouver un utile auxiliaire dans la nouvelle Ordonnance de la reine d'Espagne qui autorise la rétablissement des relations du Clergé et des particuliers avec la Cour de Rome. C'est là un acte de bon vouloir dont il ne me paraît pas possible qu’on refuse ici-de tenir compte au Cabinet de Madrid.»
Comme en rendait compte le comte de Bresson, Castillo, que le Cabinet de Madrid venait de munir des pouvoirs nécessaires pour entrer éventuellement en négociations, avait entre temps donné à son Gouvernement les meilleures espérances sur les dispositions du Saint-Siège. «Ses rapports, ainsi que le Départemenñt le faisait savoir à Latour-Maubourg, vont bien au-delà de ce que vous me mandez» (2). C'était d’ailleurs là ce qu'allait confirmer la dépêche de Latour Maubourg en date du 31 dé-
cembre.
«Dans la conversation, le Cardinal a été le premier à m'entretenir de l'Espagne pour me faire l'éloge du Ministère Martinez, témoigner le désir qu’il se-consolide et exprimer en un mot des sentiments si empreints de bienveillance que j'ai été naturellement amené à lui dire que, d'après ce que j'entendais, je concevais l’espoir que la récéption d'un envoyé de la reine Isabelle ne se ferait pas attendre.
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(1) Monseigneur Capaccini était à ce moment déjà sérieusement malade, si gravement même que, jusque sa mort survenue dans le cours de l’année 1845, il dut renoncer à s'occuper des’affaires de l'Etat.
(2) Rome. Volume 985, n° 248, folio 220. Le Désert à LatourMaubourg, Paris, 27 décembre 1844.