Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols

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dans le personnel du Clergé semblent à M. Castillo sans importance réelle et faciles à régler. Le seul point difficile est celui que je viens d'indiquer et je ne puis croire qu’il soit impossible de s'entendre à ce sujet. Au reste, j'aurai soin de tenir Votre Excellence au courant des suites de cet incident, dont l'intérêt s’augmente de tout celui qui s'attache à l'affaire principale dont il

n'est qu'un épisode.»

«Le Cardinal Sécrétaire d'Etat, lit-on dans le rapport que Latour-Maubourg expédiait dix jours plus tard. (1), n’a pas cru pouvoir accueillir explicitement la demande de M: Castillo au sujet de la ratification par le Saint-Siège des ventes déjà consommées des biens du Clergé espagnol. Il a été convenu que cet objet serait renvoyé aux prochaines négociations et il en formera certainement le premier point. Or, comme il n’est pas douteux - que la Cour de Rome accordera à.ces ventes la sanction canonique, le Gouvernement espagnol pourra avoir, dès l'ouverture des négociations, la certitude officielle que réclamait M. Castillo. Celui-ci s’est montré satisfait de l’expédient et a dû écrire à son Gouvernement que, dans son opinion, il convenait d'accepter purement et simplement les conditions posées par le Ministère Pontifical, certain qu'il était, qu'une fois les négociations entamées, toutes choses s’arrangeraient promptement à la satisfaction commune des parties.

«Je dois dire que je partage entièrement cette pensée, d’ après la conversation que j'ai eue hier soir à ce sujet avec le Cardinal Secrétaire d'Etat. Son Eminence m'a fait entendre qu’il n’y avait au fond de ceci qu’une question de forme.

» Qu'on réponde affirmativement à nos conditions, me disait le Cardinal, et tout ira bien. Le Saint-Siège a des devoirs aussi

(1) Rome. Volume 085. Direction Politique, n° 174, folio 231, LatourMaubourg à Guizot, Rome, 18 janvier 1845