Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols
— 57 elle, les ventes des biens ecclésiastiques aliénés sont un fait accompli. Elle n’en refuse pas la sanction, mais elle ne veut l'accorder qu'autant que la dotation du Clergé espagnol sera convenablement assurée, J'ai lieu de croire que le Gouvernement de la Reine s'occupe des mesures propres à la satisfaire sur ce point. En tous cas, je communiquerai à M. le comte de Bresson le contenu de votre dépêche.»
Post-Scriptum.—Nous verrez, en lisant dans les Journaux le discours prononcé par la reine d’Espagne à l'ouverture des Cor- . tes, qu'il leur sera présenté un projet de loi destiné à doter d’une manière stable le Culte et le Clergé. Sous ce rapport donc, la condition réclamée par le Saint-Siège est au moment de s'accomplir»,
Pendant plus de six mois, la correspondance de Rome ne fait plus la moindre allusion à l’état des relations entre le Saint-Siège et la Cour de Madrid. Il n’y a d’ailleurs rien de surprenant à ce silence, si l’on songe d’abord aux crises’ ministérielles des mois de février et de mars 1846 qui aboutirent à la chute de Narvaez et à son remplacement, dans les premiers jours d'avril, par Isturiz puis et surtout au grand évènement qui, pendant la plus grande partie du mois de juin ne cessa de préoccuper le monde entier, la mort de Grégoire XVI, la réunion du Conclave et l'élection de Pie IX. Aussi n'est-ce qu'au mois d'août que Rossi, reçu en audience par le nouveau Pape, est en mesure de rendre comte à Guizot des dispositions du Souverain Pontife.
Rome, 8 août 1846 (1).
«.... Le Saint-Père voulut bien prolonger l'entretien en touchant plusieurs points délicats, tels que les rapports du Saint-
(1) Rome. Volume 086, n° 8, folio 270-271. Rossi à Guizot, Rome, 8 août 1846.