Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols
— 58 —
Siège avec l'Espagne, avec le Portugal, la situation de ces Pays et les conséquences au point de vue catholique...
Je profitai de l’occasion pour dire au Saint-Père combien il était à dèsirer que les différends entre le Saint-Siège et l'Espagne fussent définitivement arrangés; que j'étais certain qu'un Grand Pontificat venait de commencer et que nous ne tarderions pas à en voir les heureux résultats dans tous les Pays de la Chrétiente.
Le Pape me répondit qu'il reconnaissait les difficultés de sa tâche... et, en revenant à l'Espagne: «Le gros embarras, dit-il, est, je crois, la dotation du Clergé».
«Si je suis bien informé, dis-je à mon tour, c'est là en effet le seul point sérieux de la discussion. Je conçois la sollicitude du Saint-Père pour la situation temporelle du Clergé espagnol, mais il ne faudrait pas, d’un autre côté, demander à l'Espagne l’impossible, par exemple, une dotation en biens-fonds. Sans doute, une dotation sur le budget ou en rentes sur le Grand-Livre peut ne pas être payée régulièrement. Mais c’est là un inconvénient temporaire, passager, qui cessera à mesure que l’ordre et la paix se rétabliront en Espagne et c’est précisément un moyen de les rétablir que de renouer les rapports de parfaite harmonie entre Rome et l'Espagne...»
La question se trouvait ainsi bien placée sur son véritable terrain et le langage si digne, si mesuré, de l'Ambassadeur de France, de celui qui ne s’imaginait certes pas alors qu'il deviendrait, deux ans plus tard, le Ministre du Pontife qui venait de le recevoir en audience, n’a vraisemblablement pas été sans laisser sur l'esprit de Pie IX une impression des plus heureuses et qui contribua à faciliter le réglement d’un différend qui durait depuis trop longtemps. Un autre fait allait d’ailleurs, un mois plus tard, simplifier encore et améliorer la nature des rapports entre les deux Cours de Rome et de Madrid. L’attitude, non seulement