Le serment de liberté et d'égalité en Maine-et-Loire
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ques angevins, M. Bizoton, chanoine de Saint-Maurille, et M. Martin, sous-chantre à la cathédrale, s'empressèrent, pour ne pas être arrêtés, de faire connaître à la municipalité leur intention de prêter serment à la constitution civile du clergé. Comme ils étaient tous deux très infirmes, le maire d'Angers, Pilastre, ancien membre de la Constituante et futur Conventionnel, se présenta, le 16 août, à leurs domiciles respectifs pour recevoir leur serment. Mais, au lieu de leur demander le serment du 27 novembre 1790, il leur déféra celui que les membres de l'Assemblée législative avaient prêté le 10 août. Voici le procès-verbal de ces deux prestations de serment, d’après l'original, conservé aux Archives municipales (Pl). — « Aujourd'hui 16 août 1792, l'an quatre de la liberté, nous Urbain Pilastre, maire de la ville d'Angers, assisté de Jean Dupont, secrétaire-grelfier de la municipalité de ladite ville, sommes, à la réquisition du citoyen Charles-Bertrand Bizoton, prêtre, demeurant à Angers, rue de l'Hôpital, paroisse SaintPierre, n° 591, transporté dans le domicile du citoyen Bizoton, où étant arrivé, nous avons trouvé ledit citoyen Bizoton, lequel nous a dit que la goutte, dont il est attaqué depuis plusieurs années et dont il est cruellement tourmenté dans cet instant, ne lui a pas permis de se présenter dans l'Assemblée du Conseil général de la commune pour y prêter le serment civique qu'il est dans l'intention de prêter, et il nous a requis de recevoir son serment. Obtempérant au désir dudit citoyen Bizoton,
temps que non seulement les citoyens de cette commune, mais ceux du département entier de Maine-et-Loire sont assurés du même esprit; jamais il ne s'est manifesté dans ce pays un amour aussi ardent pour la liberté et l'égalité et une horreur aussi profonde pour les tyrans. Tout le monde s’est levé. Les administrateurs veillent et les autres citoyens, debout sur leurs armes et le sac sur le dos, n’attendent que le signal que vous leur aurez donné, pour voler partout où vous croirez leur présence nécessaire, pour souteuir vos décrets et faire triompher la cause populaire. Parlez, et nous marchons. » (Bibliothèque nationale, Pétitions à l’Assemblée Législative.) :