Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma, S. 151
LA TERREUR : 139 mousseux! Nous voulons la pièce ou la mort! »...…. C’est alors que honni, bafoué, Santerre court exhaler sa rage au conseil de la Commune de Paris. C'est à ce moment, aussi, que le maire Chambon consent à ecrire une lettre à la Convention, alors en permanence pour le procès de Louis XVI, et que Laya se pré<ente à sa barre, tandis que le publie, violemment surexcité, reste dans la salle, attendant le résultat de cette démarche.
Si nous voulons maintenant être renseignés sur ce qui se passa, ce même samedi 12 janvier, à la Convention nationale, consultons le procès-verbal de. cette séance ; il présente assurément un des épisodes les plus intéressants de l’histoire du Théâtre-Français. PRÉSIDENCE DE VERGNIAUD.
« Le Président déclare qu'il vient de recevoir une lettre dont l’objet paraît intéressant :
« Citoyen Président, nous écrivons à la hâte, à la porte de cette Assemblée; le citoyen maire venant de porter à la Comédie-Française un arrêté du corps municipal qui défend la représentation de l’Ami des Lois, et le peuple s'étant porté en foule autour de sa voiture, pour demander que la pièce fût jouée, l’auteur demande à paraitre à la barre, pour vous rendre compte de ce qui s’est passé, et prévenir les désordres qui pourraient en résulter.
« Signé : Laya. »
En même temps, l’auteur avait adressé aux législateurs une protestation énergique dont voici le texte : « Citoyens léuislateurs, Un gran! abus d'autorité vient d’être commis contre un citoyen dont le crime est «de proclamer les lois, l'ordre et les mœurs. On a anticipé sur les décisions de votre commission d’ins-