Les aspirations nationales de la Serbie

Portes

n’a-t-il pas proclamé lui-même, le 22 janvier 1917 : « L’égalité des nations, sur laquelle doit reposer la paix pour qu’elle soit durable, doit impliquer l’égalité des droits; les garanties échangées ne doivent ni reconnaître ni impliquer une différence entre les nations grandes et petites, entre celles qui sont puissantes et celles qui sont faibles »? Et n’a-t-il pas demandé, le 4 juillet, à Mount-Vernon « le règlement de toute question concernant soit les territoires, soit la souveraineté nationale, soit les accords économiques ou les relations politiques, sur la base de la libre acceptation de ce règlement par le peuple immédiatement intéressé, et non sur la base de l'intérêt matériel ou de l'avantage de toute autre nation ou de tout autre peuple qui pourrait désirer un règlement différent en vue de sa propre influence ou de son hégémonie »? Je pourrais prolonger à l'infini ces citations, toutes aussi claires et aussi nettes les unes que les autres. J’abrège pour n’ajouter qu’une déclaration du baron Sonnino, de décembre 4916, où l’homme d'Etat italien affirme que la garantie d’une paix durable se trouve dans un « règlement ordonné », dont la durée dépendra « du juste équilibre entre Etats, du respect du principe des nationalités, des règles du droit des gens et des raisons d'humanité et de civilisation ».

Nous avons la ferme conviction que nos revendications ne pourront pas à la longue ne pas être admises, si, d’une part, les Alliés n’entendent pas s’infliger à eux-mêmes un démenti, ce qui aurait pour l’avenir de graves conséquences morales, et si, d’autre part, on désire offrir au monde une paix stable. Et ici, nous tenons à déclarer nettement et franchement que nous n’avons point lutté à travers les siècles pour échanger une domination étrangère contre une autre domination étrangère, ayant, au contraire, toujours tendu à une liberté nationale, et que nous voulons aujourd’hui plus que jamais. N'ayant jamais été des conquérants, nous n’ambitionnons point de conquêtes : nous avons trop souffert de la tyrannie étrangère pour souhaiter l’imposer à qui que ce soit, Mais nous demandons la liberté pour tous nos frères, tous ceux au moins qui veulent s’unir à nous dans l’œuvre commune du progrès, du droit, de la civili-