Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

176 LES COMPLOTS MILITAIRES

cicté. C'était dans l'Ouest que la maison de Bourbon comptait le plus de partisans. C'était là en revanche qu'elle avait les ennemis les plus obstinés. Nulle part, la bourgeoisie et l’armée n'étaient travaillées avec plus d'activité.

Le général de Coutard, qui commandait à Rennes depuis 1817, et dont la correspondance nous renseigne sur les progrès de l’agitation en Bretagne, écrivait au ministre de la guerre, le 25 avril 1820 :

« Une sorte de fédération renouvelée de 1815 s’est établie entre les jeunes gens, avocats et étudiants, de Rennes avec ceux de Nantes, de Lorient, de Vannes, de Brest. Des députés se rendent d’une ville à l’autre ; la correspondance la plus suivie est organisée et s'étend de Saint-Malo, à Fougères, à Vitré. Les mères de famillesont inquiètes et appellent la sollicitude des autorités sur des mouvements qu'elles déplorent. Nos jeunes gens se montent la tête de 1788 et se croient destinés à commencer ct à donner l'impulsion aux autres provinces. Tout me porte à crotre qu'on veut monter un coup qui est peut-être plus prochain qu'on ne pense. L'association n'est pas encore redoutable, mais il faut se tenir sur ses gar-

des (1). »

(r) H. de Riancey, Le général comte de Coutard,x vol. in-S, 1857 ich. 13). Coutard était né à Ballon (Sarthe), en 1769, soldat en 1787,