Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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rapidement et de traverser la Loire. Pendant ce temps, Berton, Baudrillet et Delalande, chargés de liens, étaient conduits à Saumur, aux cris de Vive le roi ! poussés par les carabiniers, et enfermés dans le chäteau. Woelfeld fut aussitôt promu sous-lieutenant pour cet exploit qui excita un vif enthousiasme parmi les royalistes de la région. « Les ecclésiastiques des environs de Saumur firent une quête qui s’éleva à la somme de 10.000 francs, et lui en remirent le montant, sans doute pour la récompense de sa belle action. » (Gauchais.) En revanche, les carabiniers furent mal vus à Saumur ; des rixes éclatèrent entre eux et la population civile ; des duels eurent lieu, auxquels plusieurs soldats succombèrent. Woelfeld lui-même, après une tentative d’assassinat dirigée contre lui (26 octobre), demanda à permuter. Il fut envoyé dans la gendarmerie, à Rodez, et le rigiment tout entier fut déplacé (x).

Il ne restait qu à laisser libre cours à la justice.

Elle avait déjà commencé pour les sous-officiers de l’École, compromis dans le mouvement qui devait accompagner le complot de l'Est, et arrêtés après l'incendie du mois de décembre 1821. Pendant la tentative de Berton contre Saumur, ils comparais-

(1) Woelfeld, en 1830, devint concierge du château de Chambord, où il mourut longtemps après.