Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE SAUMUR: LE GÉNÉRAL BERTON 193

ment. Mais il témoigna le besoin de voir Berton, dont il ignorait la retraite. Grâce à Grandménil et à Baudrillet, il eutune première entrevue avec lui le 14 juin. Il en demanda une seconde, pour régler les derniers détails d'exécution et la part de son régiment. Elle fut fixée au 17, dans la maison de campagne de l’A//eu, à deux lieues de Saumur, sur la Loire, propriété d’un notaire de Saumur, nommé Delalande.

Quelques avis parvenus aux principaux conjurés leur faisaient craindre que la police nefût aucourant. Ils conseillèrent la défiance à Berton. Il ne voulut rien entendre. Le 17 juin, pendant qu'il déjeunait à l’Alleu, avec Baudrillet et Delalande, Woelfeld arriva avec quatre maréchaux-des-logis armés jusqu'aux dents. Des verres furent apportés, des protestations échangées. Mais tout à coup Woelfeld et ses compagnons sautent sur leurs fusils, couchent en joue les trois convives, et les tiennent en respect, prêts à faire feu au moindre mouvement, et sourds aux reproches indignés du général.

Cependant le temps pressait, le renfort qu’attendait Woelfeld n’arrivait pas. Au contraire, Grandménil et plusieurs autres conjurés descendaient vers l'Alleu pour la réunion convenue, sans se douter du drame quise passait. Ils approchaiïent de la maison, leur intervention était le salut, peut-être. Le galop d’un

détachement de carabiniers les obligea de s’éloigner