Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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même reconnaissait avoir été reçu Chevalier de la liberté, le 16 décembre, par Delon; mais il croyait, disait-il, n’entrer que dans une société analogue à la franc-maçonnerie. Ce fut en vain que le général Gentil Saint-Alphonse témoigna en faveur de la bonne conduite des accusés, que le marquis de Castries, colonel des chasseurs de l’Ariège, fit particulièrement l'éloge de Sirejean. Les événements dont Saumur venait d’être le théâtre n’inclinaient pas le conseil à l’indulgence.

Le procès,commencé le 20 février, se termina le 28 par un jugement qui condamnait Delon, Sirejean et Coudert, à la peine de mort; Mathieu, à cinq ans de prison; Fabert, Clément, Bourru, Lemaïître et Lebrun, à deux ans. Daumery et Dethieux étaient acquittés.

Sirejean et Coudert se pourvurent en revision. Le jugement fut cassé pour vice de forme, et les deux accusés comparurent devant un nouveau conseil de guerre qui condamna Sirejean à la peine de mort. Coudert, déclaré coupable seulement de non-révélation, s’en tirait avec cinq ans de prison (21 avril). Sirejean forma un recours en grâce. Il n'avait que vingt et un ans. Sa jeunesse, sa conduite, sa bonne mine lui avaient attiré toutes les sympathies. Les dames de Tours lui envoyaient des provisions et des

fleurs. Elles intercédèrent pour le sauver. Sur leur