Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE SAUMUR: LE GÉNÉRAL BERTON 197

demande, M"e Récamier, fort liéeavec M. de Montmorency, ministre des affaires étrangères, essaya d’obtenir une commutation de peine. Maisle gouvernement se persuadait qu'en face des conspirations répétées la rigueur était désormais nécessaire. Le roi se refusa à faire grâce, disant que son devoir l'obligeait.

Le 2 mai, Sirejean fut passé par les armes devant toute la garnison de Tours. Il mourut avec un grand courage. Cesous-officier est aussi intéressant que les sergents de La Rochelle, et il n’est pas connu.

L’instruction des affaires de Thouars et de Saumur avait traîné pendant quelques mois. Elle fut menée rapidement après l’arrestation de Berton, et la Cour de Poitiers put rendre, le 3 juillet, un arrêt qui renvoyait le général et 55 accusés devant la Cour d’assises des Deux-Sèvres. Mais sur le recours du procureur-général de Poitiers, M. Mangin, et pour cause de suspicion légitime, la Cour de cassation déféra les accusés à la Cour d'assises de la Vienne.

Les procès politiques sont dangereux pour les gouvernements qui les font, et pour les magistrats qu’on y emploie. La Restauration l’a éprouvé, et avec elle Bellart, Mangin et Marchangy. Bellart s'était tristement signalé dans le procès du maréchal Ney. Mangin a dû au procès Berton une fâcheuse célébrité. Le nom de Marchangy est inséparable du procès des ser-

gents de La Rochelle.