Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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avec une colonne destinée à soutenir la garnison de Figueras. La place est à deux pas de notre frontière. Ce voisinage permettait aux réfugiés de se jeter dans la montagne et de pourvoir isolément à leur sûreté.

La colonne, forte de 1.700 hommes, sortit de Barcelone, le 10 septembre, sous les ordres du brigadier Fernandez. Elle approchait de Figueras, le 15 au matin, quand elle se heurta, près de Llado, à la brigade Maringoné, de la division Damas. Il s'ensuivit un combat très vif, dans lequel la légion fit des pertes énormes. La moitié des officiers et des sous-officiers resta sur le terrain. Tous leslanciers furent tués ou pris.

La lutte recommença le lendemain, à Llers, entre les mêmes troupes. Épuisés par six jours de marche, ébranlés par l'échec de la veille, écrasés d’ailleurs par le nombre, les soldats espagnols lâchèrent pied, et Fernandez entra en négociation avec Maringoné. La légion refusa de mettre bas les armes, se déclarant prête à se faire tuer jusqu'au dernier homme. Le général de Damas, qui venait d'arriver, signa alors une capitulation qui faisait espérer aux réfugiés français que leur vie serait épargnée (1).

« Le lieutenant général, commandant la 9° division de l’armée des Pyrénées (4e corps), certifie

(1) Relation des mouvements et opérations des troupes pen= dant les journées des 15 et 16 septembre. A.G, Ibid., sept. 1823.