Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

318 LES COMPLOTS MILITAIRES

ter. Mais il fut forcé de le relâcher, par les soldats mêmes de Ballesteros, et il reprit la campagne en Andalousie.

Coupé de la mer par le général Loverdo (du corps de Molitor), poursuivi dans la montagne par le général Bonnemains, il fut battu à deux reprises, près de Jaen et près de Jodar, et abandonné de ses soldats. Blessé, suivi seulement de trois officiers, un Espagnol, un Italien et un Anglais, épuisé de fatigue et mourant de faim, il s'arrêta dans une ferme à Arguillo, près dela Caroline. Reconnu par les paysans, il fut dénoncé et aussitôt arrêté (17 septembre). Il y avait juste un mois qu'il était sorti de Cadix.

Il fut amené à Andujar, où était une colonne française du général Foissac-Latour. Il y fut accueilli par les cris de mort de la populace. Il dit à nos officiers qui le protégeaient contre cette foule hurJante et féroce : « Ce sont les mêmes qui, l’an dernier, dans cette ville, me portaient en triomphe, dansaient toute la nuit sous mes fenêtres et m’empêchaient de dormir. »

Qu'’allait-on en faire? Les Espagnols le réclamaient comme rebelle, mais les Français voulaient le garder comme prisonnier de guerre. C'était le sauver. Le duc d'Angoulême crutdevoir en référer à Paris. Déjà les représentantsde la Sainte-Alliance à Madrid protestaient contre l’idée de soustraire un grand coupable au