Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA COROGNE (1823) 317

2 novembre une capitulation qui nous remettait, avec Barcelone, Tarragone et Hostalrich.

C'était la fin de la résistance de l'Espagne constitutionnelle. En capitulant entre nos mains, les généraux d'armées et les chefs de places stipulaient des garanties pour leur sûreté qu’ils s’'empressaient de chercher en France. C’est ainsi qu'on vit affluer chez nous, avec

_des membres des Cortès et de nombreux fonction-

naires civils, la plupart des officiers généraux de l’armée constitutionnelle. Ils y avaient été précédés de l’Abisbal, de Morillo, de Ballesteros, qui, malgré leur défection, ne se souciaient pas d'affronter le légendaire pardon de Ferdinand.

Un seul ne parvint pas à se dérober à la réaction absolutiste. Ce fut le chef même du mouvement de 1820, l'illustre et malheureux Riego.

Les Cortès de Cadix, pour s’en délivrer, l'avaient nommé au commandement de l’armée de Malaga, dont le chef Zayas inspirait de légitimes défiances. À Malaga, Riego fit embarquer pour Cadix Zayas et d’autres généraux, fit fusiller quelques suspects, rétablit la discipline, leva des contributions, puis partit pour rejoind re Ballesteros. Celui-ci, battu par nous, s'était engagé à ne plus marcher contre nous. (Capitulation de Grenade, 4 août.) Riego essaya de l’entraîner, et, n’obtenant rien des prières, le fit arrê-

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