Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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nôtres lui rappelaient de fâcheux souvenirs. Voilà pourquoi d'anciens soldats de Napoléon manquaient parfois du shilling qui leur était nécessaire pour prendre leur repas dans une gargotte de Princess’ Street.

Bien peu cependant demandaient à rentrer. Ils continuaient de demander leur soutien à leur travail et de faire respecter la France par la dignité de leur vie et la fierté de leur disgrâce. Les savants de la troupe, Nantil, André, Pegulu, étaient professeurs de langue, de mathématiques et de dessin, dans des pensionnats. Rey, Maillefer, Benjamin Laroche, Degeorge écrivaient dans les journaux. Rey étudiait les institutions judiciaires du pays, et les faisait connaître dans un livre plein d'intérêt (1826), qui devançait nos études contemporaines.

À l'exemple de Vaudoncourt, Duvergier fondait une distillerie dans les environs de Londres. Brunet et Mathieu se faisaient commissionnaires en marchandises. Le capitaine George s’instituait médecin; le capitaine Michelet donnait des leçons d'équitation et d'escrime; le capitaine Pombas faisait des journaux, et un ancien ministre, San Miguel, réfugié & Londres avec Mina, les imprimait.

Le sacre de Charles X (29 mai 1825) fut l'occasion d’une amnistie générale pour les proscrits et les con-

damnés politiques. Le plus grand nombre en profita,