Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

40 LES COMPLOTS MILITAIRES

Les journaux orthodoxes ne parlaient plus que des conversions obtenues dans l’armée.

Un jour, c’étaient les grenadiers d’une compagnie de la garde, nés pendant la Révolution, alors que le culte officiel était suspendu, qui recevaient en masse le baptème ou faisaient leur première communion. Un autre jour, c’étaient de nombreux détachements d'officiers et de soldats qui se rendaient à des calvaires, s’agenouillaient devant chaque station, en psalmodiant des cantiques, se confessaient ensuite et communiaient aux cris de: Vive la croix! Vive la religion ! Vive le Roi !

Le Drapeau blanc racontait que, pour ramener dans la bonne voie une garnison égarée dans l’impiété, il avait suffi de quelques heures et de l’éloquence d’un missionnaire, et que les soldats étaient sortis de l’église, « muets de ravissement, enivrés de délices inconnues, étonnés à force de félicités ».

Telle était l’armée royale en 1820.