Les Croates et l'Autriche-Hongrie
ET L'AUTRICHE-HONGRIE 3
naissent un certain droit héréditaire, eu égard aux anciens traités (4).
Ainsi, avec cette élection, la Croatie apparait, complètement indépendante de la Hongrie. Il s’en suit que dans son recueil juridique Tripartitum annonçant que la Croatie est « pars adnexa », c’est-à-dire un pays adjoint à la Hongrie, au même titre que la Transylvanie, le juriste hongrois contemporain Verboeczi émet une affirmation sans valeur aucune.
La Croatie a eu, sous les premiers Habsbourgs, son autonomie, qui se manifestait dans la Diète de l’Etat, à laquelle les rois, suivant la coutume ancienne, déléguaient leurs orateurs (commissaires). On la retrouve aussi dans le gouvernement du pays, représenté par le ban et la Diète. L’autonomie de Ja Croatie s’exprime ensuite par le fait qu’elle était représentée à l’occasion de la conclusion des traités avec l'étranger. Mais tandis que, d’un côté, les Croates avaient donné leur assentiment à l'élection de Ferdinand comme roi de Croatie, espérant qu’il serait à même de les défendre contre les Turcs, ils appréhendaient d’un autre côté pour leur autonomie, car le nouveau souverain était non seulement roi de Hongrie, mais aussi roi de Bohême et de bien d’autres pays autrichiens. Aussi, en envoyant leurs délégués au
(4) «... precipue vigore plurium inconyincibilium tractatuum (ibid). |