Les Croates et l'Autriche-Hongrie
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et le plus considérable y est ioujours réservé aux seigneurs féodaux (laïques et ecclésiastiques) et à la noblesse moyenne ainsi qu'aux représentants des villes (Etats généraux) (1). I n’est encore accordée aucune importance au peuple, car Kossuth et ses amis n’ont pas voulu proclamer le suffrage universel. Mais, en revanche, la nouvelle conslitution estanimée d’un esprittrès chauvin. En réclamant les libertés politiques poureux-mêmes, les Magyars avaient complètement oublié que celles-cisontégalement chères aux autres nationalités de Hongrie, par rapport auxquelles les Magyars ne représentent qu'une minorité. Sans égard pour les droits des autres nationalités, la nouvelle constitution avait créé une grande Hongrie unitaire qui jusqu'alors n’a point existé. La Croatie avec la Slavonie, Rieka avec le Littoral croate, les Confins militaires (articles 3 et 5 de la loi) sont réunis avec la Hongrie et la Transylvanie également.
La Transylvanie avait à travers tout le moyenâge gardé soa autonomie. À sa tête étaient placés des voïvodes avec de larges pouvoirs militaires, administralifs et judiciaires : les Saxons et les Sikouljs (Székelyek) qui y vivent jouissaient déjà à partir du XIIe siècle de privilèges spéciaux qui leur garantissaient l'autonomie. Par l’union conclue à Kapolna, en 1437, entre les Saxons, les Si-
(1) Enchiridion, 838-856, — MaRcGZALT, op. cit., 145.