Les Croates et l'Autriche-Hongrie
ET L'AUTRICHE-HONGRIE 81
comme le système électoral de Schmerling assu--
rait aux Allemands la majorité dans les Diètes, il était naturel que le « Reichsrat » eût toujours une majorité allemande (4). Par la Patente de février la constitution fut donc établie sur une base tout à fait chancelante, ainsi qu’il en résulte de l’article 13. D’après cet article le gouvernement était autorisé à résoudre en dehors du Parlement les affaires urgentes. Si l’on prend en considération que la Patente de février n’avait pas encore adopté le principe de la responsabilité gouvernementale, il est clair qu’elle n’était qu’une robe de couleur dont on désirait travestir l’absolutisme (2).
Les Tchèques, conduits par Palacky et Rieger, répondirent en s’écriant « Ne nous livrons pas! », décidés à lutter jusqu’au bout contre le centralisme allemand. Les Slovènes réclamèrent, au mois de juin 1861, l'égalité dans l'administration et dans les écoles. Quant aux Magyars, en 1861, ils adoptèrent à l’unanimité l'adresse de Deak, refusant le Diplôme et la Patente et exigeant la mise en vigueur des lois de 1848 et le retour du gouvernement d'alors. En réponse à cette attitude énergique des Magyars la Diète hongroise fut dissoute, au mois d'août 1861, et l’absolutisme établi de nouveau dans toute sa vigueur (3).
(1) Op. cit., 281-288; MonTBEL, 94-97, : (2) CHARMATZ, T, 51-52. (3) ÉISENMANN, 325-333,