Les fêtes et les chants de la révolution française

138 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

peuple, n’était autre que le plus populaire de tous les chants de la Révolution : la Marseillaise. Chénier encore fut chargé d’y adapter des paroles nouvelles, et cette partie du programme ne donna lieu à aucun incident.

Pour les marches qui devaient accompagner le cortège, pour la « grande symphonie » que le Détail inscrit comme devant être exécutée au Champ de Mars entre l'Hymne à l'Étre suprême et les strophes finales sur l'air de la Marseillaise, le répertoire de l’Institut national de musique fournissait abondamment ce qui pouvait être nécessaire dans cet ordre d'idées.

Est-ce tout? Non pourtant, car nous n'avons parlé que de la cérémonie du Champ de Mars. Bien qu’elle comprit le principal de la musique, l’autre partie de Ia fête, celle qui avait lieu aux Tuileries, ne devait pas en être entièrement dénuée. En effet, nous avons vu déjà le Plan de David lui faire la part suivante : la Convention entre précédée d’ « une musique éclatante », et la cérémonie se termine par « un chant simple eb joyeux ». Le Détail, de son côté, après avoir marqué la place du « corps nombreux de musique » sur les deux rampes du perron, dit qu'après le premier discours du président « on exécutera une symphonie », et qu'après le second discours le peuple répondra « par des chants et des cris d’allégresse ». Il y a quelques contradictions entre ces deux documents. Mais les faits accomplis vont les mettre daccord : ils sont plus importants que les projets. Or, nous savons de source certaine qu ‘à la cérémonie des Tuileries il fut chanté un Hymne à l'Être suprême qui n’est pas celui que Chénier et Gossec avaient composé pour le Champ de Mars. La musique était encore de ce dernier, mais toute différente de l'autre : à l'unisson une strophe sur deux, simple comme