Les fêtes et les chants de la révolution française

LA FÊTE DE L'ÊTRE SUPRÊME. 139

un cantique populaire, — et il le fallait bien, car cet hymne était destiné à être chanté par le peuple entier. Les paroles étaient d’un poète obscur, qui donna par la suite quelques autres couplets aux fêtes nationales, mais qui, à la fête de l'Être suprême, était à son début, Th. Desorgues. l

Ce morceau a tenu dans le programme la place prévue pour « le chant simple et joyeux » du Plan de David, pour « les chants et les cris d’allégresse » du Détail. Nous verrons par la suite s’il est possible de fixer plus ou moins exactement la date où il fut composé. En tout cas, il était utile de spécifier dès maintenant, pour la clarté d’un récit qui risquerait d’être embrouillé (tant les documents sont confus et contradictoires), que, pour la fête du 20 prairial, il lut préparé deux Hymnes à l'Être suprême, bien distincts l’un de l'autre, l’un, le « grand chœur », sur les vers de Chénier, fait pour être exécuté par le « corps de musique » au Champ de Mars, l’autre, le « petit chœur », sur les vers de Desorgues, chanté aux Tuileries par le peuple, les deux poèmes ayant été mis en musique, sous deux formes très différentes, par Gossec.

Avec tant de besogne, on ne perdit pas son temps à l'Institut national de musique pendant les quinze premiers jours de prairial. Mais enfin, la musique du grand chœur était composée, les parties copiées (et ce matériel n’était pas peu de chose); bref tout paraissait aller le mieux du monde, — quand soudain se produisit un coup de théâtre. ;

À une date très rapprochée du jour de la fête — le 16 prairial, précisent certains historiens, — Sarrette, étant venu à la Commission exécutive de la fête, y rencontra Robespierre, qui venait d'être élu président de