Les fêtes et les chants de la révolution française

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si puissa n'était autr

LA FÊTE DE L'ÊTRE SUPRÊME. 167

nte expression collective : Aux armes, ciloyens! e chose, en effet, qu’une formule de serment :

Avant de déposer nos glaives triomphants, Jurons d’anéantir le crime el les tyrans.

L'ensemble des vers exprimait un sentiment différent de celui qui, jusqu'alors, avait paru inspirer la fête, Je même qui, depuis la première minute de la Révolution, avait rempli les âmes françaises : l'amour de l'indépendance et de la gloire de la patrie. Dès lors, c'en est fait de la vaine philosophie que, dans quelques semaines, le flot de Thermidor entraînera sans rémission; maintenant, le peuple s’est repris; la glace est rompue, il se donne tout entier : il chante la France victorieuse et le triomphe de la liberté.

Du haut de leur poste d'observation, les trompettes donnèrent un premier signal. Le corps de musique préluda, et Gossec donna le signal de l'attaque. David, dans son programme, très pratique, avait dit : « Les vieillards, les adolescents, les mères de famille et les jeunes filles placés sur la montagne seront guidés, pour le chant de chaque strophe, par le corps de musique. » Les voix viriles des vieillards et des adolescents s’unirent done à celles des choristes professionnels, et cette masse énorme de chanteurs, soutenue par l'orchestre le plus puissant, retentit jusqu'aux extrémités de la plaine. Ils dirent la première strophe et son refrain.

À ce moment, la trompette sonna de nouveau : Gossec se tourna vers le peuple répandu à ses pieds, et, sur un grand geste répété par ses lieutenants, tous les hommes qui occupaient la partie droite du Champ de Mars, cent mille voix à l'unisson, redirent le grandiose serment.

Le second couplet fut dit par l'autre partie de la montagne, les mères et les jeunes filles; et, de même, le