Les fêtes et les chants de la révolution française

pu 9 THERMIDOR AU 18 BRUMAIRE. 195

fallut bien céder, et les meilleurs esprits de la Révolution s'en préoccupèrent.

L'un des premiers fut Mirabeau. Il consacra aux fêtes nationales un discours, ou, plus exactement, un projet de discours que l’on a retrouvé dans ses papiers : c’est un Travail sur l'éducation publique, dont la deuxième partie a pour titre : Des fêles publiques, civiles el militaires.

L'Assemblée constituante, à la veille de se séparer (2 septembre 1791), inscrivit dans la Constitution, sous forme d’artiele additionnel, qu’ « il serait établi des fêtes nationales pour conserver le souvenir de la Révolution française, etc. ».

À la Législative, Condorcet fit mention des fêtes nationales dans son Plan d'instruction publique.

Enfin la Convention eut, dès les premières semaines, a décréter des fêtes en l'honneur des victoires remportées par les armées républicaines. Puis, l’idée d'organiser officiellement et définitivement les fêtes nationales fit son chemin. Lakanal leur réserva une place importante dans son Projel d'éducation nationale présenté le 26 juin 4793. Vergniaud, Danton, Cambon, Barère, prirent tour à tour la parole sur le même sujet. Enfin, Robespierre fit adopter le décret du 18 floréal an II, instituant quatre fêtes nationales annuelles et consacrant le principe des fètes décadaires. Ce décret, dont la première conséquence fut la célébration de la fète de l'Être suprême, présente aussi la première solution officielle de la question des fètes nationales.

Après le 9 thermidor, tout fut remis en cause. M.-J. Chénier, rival de Robespierreet de David, entreprit de détruire ce qui avait été inauguré sous leur influence, mais, enrétablissant d'autre manière ce qu'il voulait renverser. Pendant la dernière année de la Convention, de nombreux débats oratoireseurent lieu à la tribune, prin-