Les fêtes et les chants de la révolution française

200 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

peuple ». On y joua et chanta force musique : marche guerrière à l'entrée de la Convention; symphonie de Catel; Hymne à la Victoire, de Méhul, et Hymne à la Fralernilé (nouveau) de Cherubini. Après cela, le président proclama « que les armes de la République n’ont pas cessé de bien mériter de la patrie »: cette déclaration fut annoncée par une grande fanfare de trompettes.

Puis, tandis que le président attachait des couronnes de laurier aux drapeaux, l'Institut national exécuta une symphonie militaire de Jadin; enfin, tous les chœurs et l'orchestre entonnèrent avec éclat le Chant du Départ, dont le succès grandissait chaque jour.

Le cortège se disposait à se mettre en marche, quand les huissiers de la Convention vinrent prévenir le président que de graves nouvelles, survenues fort à propos, nécessitaient l'ouverture immédiate de la séance. Marat s’en alla donc au Panthéon sans ses anciens collègues. Au reste, la cérémonie n'en fut pas moins pompeuse: A l'entrée du corps dans le temple des grands hommes, l'Institut de musique exécuta « une musique mélodieuse dont le caractère doux et tranquille peignait l’immorlalité »:les chœurs chantèrent un nouvel hymne de Chénier et Cherubini «à la gloire des martyrs de la Liberté et de ses défenseurs ». C'est l’Hymne du Panthéon, une composition du plus beau style, par laquelle Cherubini préluda dignement aux chefs-d’œuvre de musique funèbre qui ont le plus fait pour illustrer sa mémoire: Il est piquant de constater que ce fut en l'honneur de Marat que se fit ce début. Quant aux accessoires du défilé, ils étaient tout à fait magnifiques. Les pièces de comptabilité conservées aux Archives nationales nous renseignent sur les travaux exécutés à cette occasion : répäñation du « cénotafe » de Marat place de la Réunion, dééoration du jardin national, du Panthéon, et char