Les fêtes et les chants de la révolution française

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clamés, et des couronnes civiques décernées par la main du vieillard qui pouvait marcher à la tête de la plus nombreuse famille. Les couples mariés nouvellement étaient admis dans le cortège aux places d'honneur, les épousées vêtues de blanc et parées de fleurs et rubans tricolores. Peut-être un peu indiscrète, et manquant d'intimité, cette fête fut de celles qui eurent le plus de peine à s'acclimater.

Il en fut de même de la fête de la Jeunesse (10 germinal), qu'on prétendit renouveler des éphébées athéniennes. Son seul mérite fut d'être un prétexte à inculquer aux jeunes gens les sentiments patriotiques. Elle fut bientôt remplacée, de la facon la plus naturelle, par la fête du tirage à la conscription.

Dans les campagnes, la fête de l'Agriculture (10 messidor) fut, par son extrême simplicité, lune des plus pénétrantes. Les laboureurs, au centre du cortège, entouraient une charrue couronnée de fleurs; ils étaient suivis d’un char portant des instruments agricoles. Au son des chansons, des cloches et de la mousquelerié; ils se dirigeaient vers les champs; là, le plus méritant, jaloux de l'honneur de tracer le premier sillon, dirigeait le soc de la charrue, tandis qu'autour de lui s’élevaient les accents des chansons ou des hymnes: À Paris même la fête ne manqua point de caractère; les descriptions contemporaines lui trouvèrent un mélange de « simplicité champêtre et de magnificence nationale heureusement alliées ». Sur les confins des Champs” Élysées, que les champs avoisinaient encore, on avait,

en l'an VI, élevé un temple de verdure à Cybèle : un és de r les

char rustique y fut amené par six bœufs orn guirlandes et de bandeleltes; il était escorté pa laboureurs portant les outils de leur métier et tenant à la main un bouquet d'épis et de fleurs. Ensuite s'avalr