Les fêtes et les chants de la révolution française

DU 9 THERMIDOR AU 18 RRUMATRE. 229

Jesse, des Époux; fête de la Reconnaissance; lête des Saisons, — €t encore les fêtes du Travail, parmi lesquelles la Révolution n’a guère voulu connaître que Agriculture. Là, nous nous retrouvons en pleine atmosphère de xvue siècle sensible et vertueux. Cependant la Révolution avait introduit quelques notions plus précises que n'étaient les vagues aspirations naguère éprouvées par les lecteurs de l’'Émüle et de la Nouvelle Héloïse. I1 résulta de là quelque confusion, et, malgré les efforts du gouvernement, ces fêtes réussirent peu.

On y voyait un mélange bizarre de symboles naïfs et de pratiques témoignant de l'esprit le plus positif.

La fète de la Vieillesse, célébrée le 10 fructidor en les ans IV, Vet VI, se résumait en un hommage rendu, sous des apparences diverses, à la personne des vieilJards. On portait en triomphe les plus dignes, on les couronnait de chêne, et les orateurs proposaient à la jeunesse l'exemple de leurs vertus. Dans les campagnes, la fête se passait sur la place publique, ou en plein champ, et ne manquait pas d'une certaine poésie rustique. Des gravures, parfois non sans mérite, en ont retracé les traits les plus caractéristiques. À Paris, on pensa avoir trouvé une idée admirablement assortie en organisant en l'honneur des vieillards une représentation d'OEdipe à Colone. Cet hommage indirectement rendu par la classique et pure musique de Sacchini fut répété deux années de suite, en l'an IV et en l’an V.

La fête des Époux, célébrée dans toutes les municipalités de la République aux premiers beaux jours (le 10 floréal), consistait principalement en honneurs rendus «aux personnes mariées qui, par quelque action louable, auront mérité de servir d'exemple à leurs concitoyens ». Les noms des plus vertueux étaient pro-