Les fêtes et les chants de la révolution française

238 FÊTES ET CHANTS_DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

ment de guitare! Et quel est donc ce Bedard, à qui Grétry confiait le soin d'écrire ses accompagnements ?.. Sans rappeler les autres compositions faites en vue de la fête du 20 prairial an II, mentionnons encore des hymnes dus à Langlé, Jadin, tous deux professeurs au Conservatoire, Fridzeri, Navoigille, Rochefort, Gersin, artistes moins connus. L'Italien Cambini écrit deux hymnes à l’Être suprême, dont l’un porte spécialement cette mention : « Pour l'usage des fêtes décadaires ». Quant aux poésies parodiées sur des airs connus, elles sont innombrables. Et pourquoi n’aurait-on pas célébré l'Être suprême sur l'air des Petits Montagnards, ou celui du Vaudeville de l'Isle des Femmes, ou bien de la romance : Dans le Sein d'une Cruelle, quand, vingt ans plus tard, on entendra chanter dans les églises ou les processions un cantique sur le Chant du Départ, légèrement modifié ainsi qu'il suit : La religion nous appelle...

Un chrétien doit vivre pour elle, Pour elle un chrétien doit mourir!

VIII

Cette énumération, fort sèche à coup sûr, et qui, malgré sa longueur, ne prétend pas être complète, suffit à dire quelle fut l’activité déployée par tous pour fonder l’œuvre définitive au moment où cette œuvre était près de disparaître. L'évolution de l'histoire ne permit pas qu'elle se développât davantage. Mais si, au point de vue général, l'effort déployé resta vain, la musique, qui y avait pris une si grande part, n’y perdit pas tout. Il est resté beaucoup de ce qui fut créé pour elle et par elle pendant ces dix années révolutionnaires. Notre temps en ressent encore les bons effets.