Les fêtes et les chants de la révolution française

CHAPITRE Il

LA FÊTE DE LA FÉDÉRATION (14 JUILLET 1790)

Ce n'est pas à nous qu'il appartient de dire ce que fut cette journée. D'un accord unanime, les historiens attestent qu'un tel élan de fraternité ne s’est jamais vu. Pour la première fois, les hommes de la même patrie, hier séparés par des divisions arbitraires, comprirent qu’ils n'étaient point des étrangers; ils se sentirent unis, amis, frères: et leur cœur se souleva d'un enthousiasme immense.

« O Joie! Nous entrons ivres d’ardeur dans ton sanctuaire! Ta magie rapproche ce que les conventions ont sévèrement désuni : sous ton aïle si douce, tous les hommes deviennent des frères... »

Ces paroles de l’ode de Schiller, où Beethoven a mis toute son âme, et qui, par lui traduites dans la langue universelle, devraient devenir l'hymne de l'humanité, semblent être le résumé de ce qu'éprouva le peuple de France en ce jour. Car ce n’est pas seulement sur Paris

que régna cet enthousiasme fraternel, mais la natior

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