Les hommes de la Révolution
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l'aspect d'une cruauté me soulevait d'indignation et toujours le spectacle d'une injustice fit bondir mon cœur comme le sentiment d'un outrage personnel...
« Pendant mes premières années, mon physique était devenu très débile; aussi n’ai-je connu ni la pétulence, ni l'étourderie, ni les jeux de l'enfance. Docile et appliqué, mes maîtres obtenaient tout de moi par la douceur. Je n'ai jamais été châtié qu'une seule fois, et le sentiment d’une humiliation injuste fit en moi une si forte impression, qu'il fut impossible de me ramener sous la férule de mon instituteur; je restai deux jours sans vouloir prendre aucune nourriture. J'avais alors onze ans; on jugera de la fermeté de mon caractère par ce seul'trait; mes parents n'ayant pu me fléchir et l'autorité paternelle se trouvant compromise, je fus enfermé dans ma chambre. Ne pouvant résister à l'indignation qui me suffoquait, j'ouvris une croisée et je me précipitai dans la rue. Je me blessai violemment dans ma chute; j'en porte encore la cicatrice au front.
« … Né avec une Âme sensible, une imagination de feu, un caractère bouillant, franc, tenace, un esprit droit, un cœur ouvert à toutes les passions exaltées et surtout à l'amour de la gloire, je n'ai jamais rien fait pour altérer ou détruire ces dons de la nature, et j'ai tout fait pour les cultiver. La seule passion qui dévorait mon âme (étant tout jeune) était l'amour de la gloire : mais ce n'était qu'un feu qui couvait sous la cendre...
« … Dès mon bas âge, j'ai été dévoré de l'amour