Les hommes de la Révolution
L'acte d'accusation portait que Babeuf et ses amis étaient prévenus de conspiration «tendant au renversement de la Constitution de 1795 et du gouvernement, au rétablissement de la oies tution de 1793, à la destruction des deux Conseils législatifs, du Directoire exécutif, des’ autorités civiles et militaires, à armer les citoyens les uns contre les autres et au pillage des propriétés.» Ces différents délits les plaçaient sous le coup de l’article Ier de la loï du 27 germinal précédent. D'autre part, la présence parmi eux de représentants du peuple nécessitait la constitution d'une Haute Cour.
Les débats Po le 2 ventôse (20 février 1707) (1); les accusateurs publics s’appelaient Viellart et Baïlly; les avocats (on les appelait alors des défenseurs officieux) comptaient parmi eux Réal, l’ancien collègue d'Hébert à la Commune de Paris, le futur policier de l'Empire. Le président de la haute Cour s'appelait Gandon (2).
Les accusés étaient les suivants:
Babeuf, Buonarroti, Darthé, Cochet, Cazin, Didier, Germain, Gouillard, Laïignelot, Lamberté, Nayez, Potofeux, Taffoureau, Toulotte, Amar, Antonelle, Duplay (Jacques), Duplay (Maurice),
() Buonarroti assure qu'on avait transporté les accusés à Vendôme, le 10 fructidor, an IV, dans des cages grillées, construites exprès, pour les donner comme des bêtes fauves, en spectacle au peuple.
(2) Nous ne pouvons malheureusement nous étendre sur le procès comme nous l'aurions désiré: il faudrait plus d’un épais volume. Les documents relatifs au procès de Vendôme constituent, en effet, dix volumes in-80.