Les hommes de la Révolution
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naçait de la ruine ses imprimeurs auxquels on arrachaït leurs privilèges; on arrêtait ses colporteurs; on répandait d'infâmes libelles où l'injure et l'accusation étaient versées à flots; lui-même était traqué, poursuivi, arrêté.
La réaction venue, ses admirateurs morts, dispersés, vaincus, les adversaires avaient beau jeu. La lâcheté des historiens fit le reste.
Au fond, ce que l’on condamne dans Marat, . c'est la Révolution elle-même dont il représente tous les excès et tous les débordements, et dont il est devenu le bouc émissaire. La haine dont on le poursuit, c'est la haine du Peuple, du Peuple qui se libère et qui soulève le fardeau d'oppression et d’'iniquité.
Aïnsi s'expliquent la persistance de la calomnie et l'injustice de l’histoire.
III
Marat avant la Révolution. — Ses voyages, ses écrits. — Marat médecin, philosophe, savant.
Nous avons, d'après lui-même, indiqué quel était le caractère de Marat. Il nous faut ajouter quelques détails biographiques.
Marat était d'origine espagnole. Son nom de famille s’écrivait primitivement Mara et c'est luimême qui ajouta un é à ce nom pour lui donner une orthographe française. Il naquit dans la patrie de Jean-Jacques Rousseau, qui devait, plus tard,