Les hommes de la Révolution
a GORE
L’Ami du Peuple demeurait 18, rue de l'Ecolede-Médecine. Charlotte Corday s'y rendit et comme on ne la reçut pas tout d’abord, elle laissa la lettre suivante:
« Citoyen, je viens de Caen. Votre amour pour la patrie doit vous faire désirer de connaître les complots qu'on y médite. J'attends votre ré. ponse. »
Par cete invite hypocrite, Charlotte Corday spéculait sur l’ardent amour du peuple qui animait Marat. Cette malheureuse fille avoua plus tard ne connaître l'Ami du Peuple que par la lecture des journaux girondins qui le représentaient comme un fou.
Marat la reçut au bain. Simone Evrard qui s'était retirée, entendit soudain un cri: «A moi, ma chère amiel». Elle se précipita. Marat était livide. Laurent Bas, porteur du journal, se jeta sur l'assassin. Bientôt, les amis prévenus accoururent. Trop tard, l'Ami du Peuple venait de succomber (1).
À la nouvelle de la mort de Marat, ce fut une consternation dans Paris. Partout des sanglots
ne prendra jamais les membres du côté droit; c’est beaucoup de patriotisme pressé, resserré dans un très petit corps.»
La Chronique de Paris, disait de son côté: «On dit Marat très sérieusement malade. S'il quittait la vie, on en trouverait sans doute quelques motifs secrets; car chacun sait que la mort des grands hommes a toujours quelque chose d’extraordinaire. »
(1) Dulaure à reproduit une prétendue lettre de Marat adressée au moment de mourir à Guzman. Cette lettre est aujourd'hui reconnue absolument apocryphe; Louis Blanc l'a également publiée.