Les idées du Comte de Maistre sur l'éducation des femmes : discours prononcé dans la Société des Conférences de la Palombelle, au college romain

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« monde …. Quant à la science, » — voilà Maistre qui s’en prend encore à la science, — « c'est une chose «très dangereuse pour les femmes. On ne connaît « presque pas de femmes savantes qui n’aient été où < malheureuses ou ridicules par la science. Elle les expose habituellement au petit danger de déplaire « aux hommes et aux femmes (pas davantage !): aux hommes, qui ne veulent pas être égalés par les femmes, et aux femmes qui ne veulent pas être surpassées... Tu ne saurais croire combien je me suis « fait d’ennemis, jadis, pour avoir voulu en savoir plus que mes bons Allobroges.…. Juge ce qu'il en «est d’une petite demoiselle qui s’avise de monter « sur le trépied pour rendre des oracles! Une co« quette est plus aisée à marier qu'une savante; car, « pour épouser une savante, il faut être sans orgueil, « ce qui est très rare; au lieu que, pour épouser la « coquette, il ne faut qu'être fou, ce qui est très « commun. Le meilleur remède contre les inconvé« nients de la science chez les femmes, c’est préci« sèment le {aconage » — ou ravaudage, — Maistre en revient aux travaux à l'aiguille — « dont tu ris. Il « faut même y mettre de l’affectation avec toutes les «commères possibles. Le fameux Haller était un « jour, à Lausanne, assis à coté d’une respectable « dame de Berne, très bien apparentée, au demeurant « cocasse du premier ordre. La conversation tomba « sur les gâteaux, article principal de la constitution «de ce pays. La dame lui dit qu’elle savait faire < quatorze espèces de gâteaux. Haller lui en demanda «le détail et l’explication. Il écouta patiemment,

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