Les idées du Comte de Maistre sur l'éducation des femmes : discours prononcé dans la Société des Conférences de la Palombelle, au college romain

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miliarité et l’abandon de sa conversation, dans la chaleur de ses affections domestiques, ou, pour employer encore un mot de Sainte-Beuve: « dans toute « la gaieté et la cordialité de son génie ». Surtout c’est le père que je voudrais interroger sur ce grand problème de l'éducation de la femme qui s’est posé à toutes les époques, mais auquel les apôtres de ce qu'on appelle aujourd'hui le féminisme — un nom nouveau pour désigner une chose ancienne — viennent de donrer une importance particulière. Maistre nous à laissé, dans des lettres célèbres adressées à ses deux filles, sa pensée sur le degré d'instruction qui convient à la femme. Sans doute, jusque dans ces causeries intimes, nous retrouverons la vivacité d'expression et le tour paradoxal qui lui sont habituels. Nous y retrouverons aussi, je dois le dire, quelque peu de ce poivre de l'impertinence dont il aimait à assaisonner ses écrits. Mais, sous la vivacité et l'éclat de la forme, je crois que la justesse et la solidité du fond se feront sentir. Je crois que la pensée de M. de Maistre nous apparaîtra avec un caractère de raison, de mesure et de bon sens dont certaines exagéralions actuelles — je ne parle ici que des pays étrangers — pourraient nous faire perdre un peu l'habitude. Faisons done d’abord rapidement connaissance avec l’homme, l’homme de famille, tel qu’il se montre à nous dans ses lettres. Placons-le dans le cadre de son pays natal et de son foyer domestique. Surtout laissons-lui le plus souvent la parole. La meillenre manière de faire aimer M. de Maistre, c’est, je crois, de le citer. « Rien ne me 2