Les inconvéniens des droits féodaux

nn lt d'autorités : en faut-il où la raifon & l'intérét des parties concourent ?

Sans nous étendre à difcuter la nature des pro= priétés chez toutes les nations, voyons quelle étoit celle des fonds chez les Romains , auxquels nous tenons par leurs conquêtes & par l'alliance d’une pattie de leurs loix avec les nôtres.

Rome, bornée à fon territoire ; avoit fur ce territoire une propriété qui réfidoit dans le corps de la république, & qui s’exerçoit par chacun de fes membres. L'impôt que payoit le citoyen, repréfentoit la portion que l'état s'étoir réfervée dans cette propriété, Quand Rome fut accrue par des conquêtes , elle rejeta fur fes nouveaux fujets une partie du fardeau qu'avoient fupporté juf qu’alors fes habitants. Bientôt l'Italie fut conquife ; les citoyens jouirent alors d’une exemption plus étendue ; ils pofféderent leurs terres oprimo jure jure Quiritum. À mefure que les provinces éloignées furent ajoutées à fon empire , l'Italie futellemême foulagée, & le jus optimum devint le jus Fralicum. Ce droit s’étendit enfin au delà des Alpes; ainfi la premiere Lyonnoife & la Narbonnoife furent afimilées aux provinces Jtaliques. Les peuples füjets au tribut, après avoir payé l'impôt, jouiffoient d'üne liberté infinié; ils avoient jus utendi & abutendi, point de dire&te , point de mouvance ; aucun de ces droits qui fe font établis depuis fous le nom de droits & devoirs feigneu-