Les Préfets du Consulat et de l'Empire

DU CONSULAT ET DE L’EMPIRE II

d'eux (1), des hommes timides, nés pour un état paisible et fixé, pour les temps prospères d'une monarchie libérale. L'esprit de 89 vivait en la plupart d’entre eux. Ce n’était pas Louis XVI qu'ils servaient, mais un roi, possible ou idéal, selon la pure doctrine constitutionnelle. Défenseurs de la Constitution contre le roi et contre les jacobins, leur rôle à la tribune fut de lire avec exactitude ce morceau de papier déchiré par les deux partis et à la vertu duquel ils étaient seuls à croire. Ce sont des fils de la Révolution, ces royalistes si injuriés par leurs adversaires. [ls savent parler la langue, des temps nouveaux, et sous leur gêne, dans l'embarras de leur position fausse, on sent l'horreur de l'ancien régime, un solide esprit bourgeois et libéral. »

En même temps qu'il appelait aux préfectures ces anciens royalistes constitutionnel, le premier consul y nommait aussi des hom mes qui, sans avoir jamais appartenu