Les Préfets du Consulat et de l'Empire

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tauration, M. de Jessaint refusa la préfecture du Nord, préférant rester à Châlons où il jouissait de la sympathie générale. Il ne quitta sa préfecture qu’en 1838 pour devenir pair de France, après avoir donné, en des époques si changeantes, l'exemple d’une rare stabilité.

Un autre camarade de Napoléon, à Brienne, Rolland de Villarceaux, essaya vainement d'obtenir sa réintégration dans une préfecture sous la seconde Restauration. Bien qu'il eût été révoqué pendant les CentsJours, il n’y parvint pas : « J’ai servi, écrivait-il, dans le même régiment que Bonaparte et dans les mêmes grades pendant dix ans. Je suis cousin de Cambacérès. Préfet depuis 13 ans, j'étais connu de tous les ministres et considéré par eux comme un habile administrateur. Il fallait donc que ma conduite vis-à-vis du duc d'Angoulême déplût bien à l’usurpateur pour qu’il me destituât après m'avoir nommé (1). »

Parmi les autres préfets de l'Empire, quel-

(1) Chuquet : La Jeunesse de Napoléon.