Les Préfets du Consulat et de l'Empire

DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 29

et & ces petits fonctionnaires sans mérite », comme les appelle le chancelier Pasquier dans ses mémoires (1), eurent du moins celui de céder leur place sans aigreur et d'affirmer que, redevenus simples citoyens, ils s’efforceraient de donner chaque jourdes nouvelles preuves de leur soumission à la loi et de montrer qu'ils ne sauraient pas moins obéir quecommander. Dansles chefslieux d'arrondissement comme dans les chefs-lieux de département, il y eut une réception officielle. À travers les petites villes on vit défiler, musique et tambours en tête et précédé du drapeau tricolore, le cortège des autorités en costume et des fonctionnaires, escortés de la garde nationale sédentaire, pour conduire le sous-préfet à sa nouvelle demeure, au milieu d’une foule de citoyens de tout âge et de tout sexe qui cou-

(1) Ce qu’on apprécia le plus, ce fut le bonheur de voir disparaître une foule de pelits fonctionnaires sans mérite, sans capacité, auxquels les administrations du département et d'arrondissement étaient livrées depuis dix ans. Sortis presque tous des derniers rangs de la société ils n’en étaient que plus enclins à faire sentir le poids de leur autorité, (Mémoires du chancelier Pasquier, tome I, page 148).

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