Les principes de la Révolution et du socialisme d'après les données de la politique scientifique

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gouvernement n'ait failli amener la ruine de la République américaine lors de la récente et terrible guerre que chacun connaît. L’éminent historien américain, M. Motley, est obligé de reconnaître, dans le livre cité plus haut, que la théorie de la souveraineté a singulièrement progressé aux Etats-Unis à la suite de la guerre civile et dans le but d’en prévenir le retour.

Enfin, on sait assez quel a été le résultat pour l'Espagne et pour la République, des essais de fédéralisme appliqué auquel on s’est livré sur différents points de la Péninsule. Le Cantonnalisme est la logique du fédéralisme; il en est aussi la condamnation.

Tel est, cependant, l’aboutissant du scepticisme Kanto-Proudhonien. Ses adeptes manquent de criterium, en dépit de la doctrine de l’immanence; aussi tombent-ils dans toutes les aberrations de l’individualisme le plus déréglé. Leur idéal, c’est l'absence de toute loi, de toute règle, en un mot, l'an-archie, comme ils disent, ou plutôt, comme ils écrivent. Nous en avons eu un exemple assez réussi sous la Commune, pour le malheur du peuple.

Le révolutionnaire affirme au contraire la toute-puissance de l'Etat, qui a toujours droit de prendre telle mesure démontrée nécessaire au bien-être de la communauté. Telle est la théorie de ce qu'on appelle quelquefois la “ République “ autoritaire,” qui n’est que l'expression forcée de la réalité des choses.

“ L'Etat, dit Hobbes, est une personne dont ‘les actes sont en réalité ceux d’une grande