Les principes de la Révolution et du socialisme d'après les données de la politique scientifique
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le christianisme. Une double absurdité! car, en premier lieu, tout en la déclarant apte aux travaux de l’autre sexe, il insiste continuellement sur son infériorité, mettant la différence non dans les aptitudes, mais dans le dégré d’intelligence dont elle est susceptible; ce qui est la facon la plus injurieuse de concevoir la chose. Quant au christianisme, il n’a pas plus changé la situation de la femme que celle de l’esclave. Le moindre commerce avec l'antiquité révèle immédiatement la véritable situation de la femme, toute différente du tableau tracé par les interessés. Aristote va encore nous édifier à cet égard.
& I] voit très-bien, contrairement à Platon, que les qualités ou les vertus de Ia femme et de l’homme sont d'ordre différent. Leur rôle est de se compléter l'un par l’autre. Ainsi, le devoir du chef de famille est d'acquérir, celui de l’épouse de conserver. Car la nature a constitué le mâle et la femelle de telle sorte que leurs facultés diffèrent ainsi que leurs aptitudes. Elle a fait le mâle plus fort pour que l'audace et le courage le rendissent propre à la défense; la femelle plus faïble est destinée par sa timidité naturelle à la garde et à la préservation du foyer. Et non-seulement l’homme doit à l'épouse la protection, il lui doit encore la fidélité. Ainsi la différence entre les deux sexes est dans la nature des aptitudes, non dans le dégré. Où va-t-on chercher cette soidisant servitude de l'épouse antique et en quoi Platon l’a-t-il réhabilitée? L'homme et la femme, tous deux éléments de la famille, ajoute Aristote, forment aussi les deux parties de l'Etat, * de