Les principes de la Révolution et du socialisme d'après les données de la politique scientifique

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“efforts de chacun pour améliorer ce qu'il # possède. D'autre part, le perfectionnement des “ mœurs réalisera le dicton connu: ‘“ Tout est “ commun entre amis”(1)

“ Voïlà bien la véritable formule, qui fonde toute communauté sur l'amitié et la bienveillance sans lesquelles la vie collective n’est qu'une horrible et dégoûtante contrainte. (Cette fois encore, Aristote pénètre jusqu’au cœur du problème. C’est par l'éducation, par les mœurs, et par l’action graduelle de lois convenables, par la philosophie, que l’on peut donner de l'unité et de l’ensemble aux éléments divers dont se compose l'Etat. Maxime admirable de réalité et dont devraient bien se pénétrer les hommes d'Etat et les réformateurs modernes.

“ Ayant reconnu l'utilité de la propriété, Aristote, bien loin de se lancer dans les monstrueuses aberrations des économistes orthodoxes, s'occupe immédiatement de la réglementer et de la restreindre. Il faut que la propriété permise à chaque citoyen soit telle qu'il puisse vivre dans l'aisance quoique sobrement. Mais cette précaution restrictive est insuffisante ; il faut, en définitive, que tous les membres de la Cité soient assurés de leur subsistance. De plus, et dans le but de développer cette bienveillance—-cette fraternité, dirait-on aujourd’hui—si nécessaire au bonheur des associés, Aristote adopte la pratique des repas en commun, et il considère comme indispensable que tous les citoyens y prennent place. Com-

(1) Ibid, Liv. IT, Chap. 2.