Les principes de la Révolution et du socialisme d'après les données de la politique scientifique

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tant d’interprétations niaises et sentimentalement absurdes.”(1)

‘ Aïnsi se trouve proclamée cette grande vérité: la suprématie de l'Etat sur l'individu. Et implicitement, la propriété n'existe que par la sanction de l'Etat, qui peut toujours la réglementer et la restreindre, mais ne doit pas la supprimer puisqu'elle répond à un besoin réel et forme un des stimulants de l’activité humaine en même temps qu’un des agréments de l'existence. Car, loin que cette suprématie de l'Etat ait pour but, comme dans Platon, la réalisation d’une unité chimérique, elle n’existe que pour assurer la sécurité et le bonheur de ses éléments, c’està-dire des familles et des individus.”

J'ai peu de choses à ajouter: dans ces derniers temps, on a démontré que le système de la communauté avait existé à l’origme de la plupart des sociétés. Outre que ce ne serait pas une raison pour y revenir, il faut noter que ces communautés de villages et autres. étaient fondées sur ce fait: que les membres se considéraient tous comme appartenant à une seule souche, à une même famille, pour ainsi dire. Ce qui, aujourd'hui, n’a plus de raison d’être. (2)

En résumé, la famille est un fait éminemment naturel, indispensable au bonheur de l'humanité: les révolutionnaires aussi aiment leurs enfants.

(1) Cette théorie de la propriété que je donne ici rentre dans la catégorie de celles que les économistes orthodoxes qualifient de “communistes,” en raison de la prépondérance accordée à l'Etat.

(1) Voyez E, de Laveleye, De la Propriété primitive, 1874. Et tout récemment, l'important ouvrage de Sir Henry Maine, Eurly History of Institutions, London, 1875.