Les principes de la Révolution et du socialisme d'après les données de la politique scientifique
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Mais c’est surtout l’instruction qui, généralisée autant que possible, contribuera plus que tout le reste au bonheur et au perfectionnement des générations futures. Le temps me presse, et le sujet est trop connu des amis de la démocratie pour qu’il soit nécessaire d’y insister. Par l’instruction proprement dite, dépouillée de toute corruption religieuse et de toute superfétation métaphysique, on renouvellera la face du monde. Là est l'intérêt pressant, et on gémit en songeant qu'une génération nouvelle s'élève en France, destinée encore à être privée de cet inestimable bienfait. C’est l'instruction qui, largement répandue, fera plus pour l'amélioration de la société que toutes les réformes agraires; c’est elle qui établira véritablement cette égalité enviable, en vertu de laquelle chacun pourra venir, muni d'armes à peu près semblables, soutenir dans le champ-clos de la vie, la lutte pour l'existence. Lutte aujourd’hui sinistre et terrible, où tous se précipitent éperdus, écrasant les faibles, foulant aux pieds les cadavres, acharnés à la poursuite de l’éternelle toison d’or!
L’instruction réalisera cette égalité réelle, par laquelle la supériorité de quelques-uns deviendra, selon la belle idée de Condorcet, un avantage même pour ceux qui ne la partagent pas; elle
Nabonassar. Quel que soit, dans la suite, le rôle de la France dans la Révolution, c’est chez elle que le mouvement s’est affirmé, c’est à Paris qu’il a éclaté pour, de là, rayonner sur le monde. Les nations étrangères ne peuvent donc pas avoir d’objection sérieuse contre le calendrier républicain. Il à, du reste, un avantage : lui aussi a existé. Il y à lieu, d’ailleurs, de conserver la semaine—toute païenne—et de substituer le nom des grands hommes, utiles à l'humanité, à l’énumération des plantes et des instruments aratoires.