Les Révolution

134 LES RÉVOLUTIONS.

Si la révolution se contient et se modère, si elle est gouvernée par des hommes sages, qui imposent leur sagesse aux événements, c’est la réaction qui se charge de soulever autour d'eux l'orage des passions et des idées anarchiques. Elle suscite de prétendus amis du peuple, qui demandent l'absurde et l’impossible au gouvernement. C’est le meilleur moyen de diviser les forces. Ainsi naissent trop souvent les discordes du parti démocratique. IL est bien rare qu’on ne découvre pas dans ses querelles l'esprit et la main des hommes du passé.

Dans les jours de fortes convictions, lorsque l’homme est entier et qu'il n’a pas appris encore à se moquer de lui-même, la réaction apparaît, dès le début, sous sa véritable physionomie. Elle ne sait pas dissimuler; la dissimulation même lui serait impossible. Il n’en est pas de même aux époques d'énervement ou de défaillance. La réaction alors se cache et se déguise,; il lui arrive même, parfois, de prendre les couleurs du parti contraire, et l’on assiste pendant quelque temps aux plus