Les Révolution

DICTATEURS ET DICTATURES. al Il ya d’autres cas que celui d’une révolution, où le pouvoir ordinaire fait place à une autorité plus puissante et plus libre dans ses mouvements. Qu'il s'agisse, par exemple, d’une guerre à soutenir ou d’une sédition à comprimer, l'intérêt de l'État peut réclamer la création d'un pouvoir extraordinaire. La puissance publique, distribuée entre plusieurs organes, risquerait d'agir avec trop de lenteur. Ilimporte de la concentrer pour que ses coups soient plus prompts et plus énergiques. Telle fut l’origine de la dictature à Rome, et cet exemple a été suivi depuis par Venise, sans parler de quelques autres faits du même genre, que nous rencontrons dans l’histoire moderne.

La sagesse veut que ce pouvoir, en vertu même de son caractère exceptionnel, soit de courte durée, qu'il ait un rôle bien défini et qu'il ne puisse pas sortir de ses limites; elle exige par là même que l’État conserve avec soin toutes ses institutions organiques. C’est l’unique moyen de contenir et de dominer au besoin l’autorité nouvelle qui, se trouvant maitresse du terrain, serait tentée peut-être